Le débat faisait intervenir des étudiants, et des spécialistes de tous les domaines scientifiques : de la psychologie à l'anthropologie, en passant par la médecine, la sociologie, l'histoire ou la neuropsychologie.
Visite du Dalaï-Lama à l'UNIL: texte à
retrouver en intégralité sur www.unil.ch.
Le dalaï-lama a rencontré les scientifiques
de l'UNIL autour du thème vieillir et mourir en paix. Il a transmis un message
de compassion et d'ouverture à l'autre, insistant sur l'importance d'une
éducation séculière éthique dès le plus jeune âge, et disant également son
scepticisme des rituels.
Un esprit aiguisé
Philippe Moreillon, vice-recteur et médiateur de la rencontre, engage la discussion sur la question de la vieillesse. Est-ce une bonne chose de vieillir ? « Cela dépend de la vie qu'on mène et du sens qu'on peut lui donner, commence Tenzin Gyatso, nom de réincarnation du 14e chef spirituel du Tibet. Tout au long de la journée, il n'aura de cesse de rappeler qu'il faut s'entraîner depuis son plus jeune âge et tout au long de sa vie à utiliser ses sens en faisant des expériences, mais surtout à travailler au niveau mental en acquérant un savoir et en gardant son esprit aiguisé. « Analyser par soi-même », un message qui résonne comme un mantra dans une université. Une bonne maîtrise de son esprit qui permet aussi de garder son corps en forme. Mais tout le monde vieillit, c'est inévitable. « Même si on est confronté à des pertes physiques, qu'on entend moins bien ou qu'on voit moins bien, il faut accepter la réalité et ne pas s'attacher au matériel. J'ai la chance d'avoir déjà vécu assez longtemps pour avoir une certaine expérience de ces questions », affirme-t-il en riant.
Philippe Moreillon, vice-recteur et médiateur de la rencontre, engage la discussion sur la question de la vieillesse. Est-ce une bonne chose de vieillir ? « Cela dépend de la vie qu'on mène et du sens qu'on peut lui donner, commence Tenzin Gyatso, nom de réincarnation du 14e chef spirituel du Tibet. Tout au long de la journée, il n'aura de cesse de rappeler qu'il faut s'entraîner depuis son plus jeune âge et tout au long de sa vie à utiliser ses sens en faisant des expériences, mais surtout à travailler au niveau mental en acquérant un savoir et en gardant son esprit aiguisé. « Analyser par soi-même », un message qui résonne comme un mantra dans une université. Une bonne maîtrise de son esprit qui permet aussi de garder son corps en forme. Mais tout le monde vieillit, c'est inévitable. « Même si on est confronté à des pertes physiques, qu'on entend moins bien ou qu'on voit moins bien, il faut accepter la réalité et ne pas s'attacher au matériel. J'ai la chance d'avoir déjà vécu assez longtemps pour avoir une certaine expérience de ces questions », affirme-t-il en riant.
Le débat se poursuit, allant de la manière de
vieillir serein et bien entouré à la question des démences telles Alzheimer, en
passant par la question de l'isolement des personnes âgées. Des situations
complexes qui demandent le plus souvent d'être réglées au cas par cas, selon le
dalaï-lama, qui insiste toujours sur un travail d'introspection à faire sur
soi-même, ainsi que par l'exercice de la compassion envers l'autre. « On ne
peut pas tout résoudre par l'argent et la technologie. Et ce n'est pas en priant
dieu - je pense qu'il a déjà assez à faire - que l'on peut régler ce genre de
choses », confie-t-il de son air malicieux. Il s'agit de prendre le temps de
penser. S'il n'a évidemment pas réponse à tout, le moine tibétain de 77 ans
l'affirme clairement, mêlant souvent alors l'anglais à quelques mots de
Tibétains, traduits par son fidèle accompagnateur Matthieu Ricard. Il insiste
sur le fait que la spiritualité n'est pas forcément basée sur une croyance
religieuse, promouvant ainsi un discours qui se veut universel. Elle repose sur
des valeurs séculières qui en font un sujet qui concerne tout un chacun. Des
principes moraux dont le système éducatif n'est aujourd'hui plus assez porteur,
selon sa Sainteté.
Accueillir la mort
Après avoir mis à profit la pause de midi pour réfléchir au soleil, les discussions prennent de la profondeur en abordant la question de la mort. Il faut s'y préparer, surtout lorsque celle-ci survient à l'hôpital (26'000 personnes y sont décédées en 2012). Au travers de la visualisation ou de la méditation, on peut s'exercer à comprendre sa dissolution et l'impermanence de la nature. « Au moment où la mort arrivera, au mieux on pourra alors l'accueillir en amie et sans peur et au pire sans regrets ». Le dalaï-lama a aussi rappelé que l'euthanasie peut être acceptable lorsqu'il s'agit d'aider une personne qui n'a plus aucun espoir de vie. Mais qu'il est essentiel de contrebalancer les bénéfices sur le long et le court terme. Des questions éthiques qui doivent toujours être contextualisées.
Après avoir mis à profit la pause de midi pour réfléchir au soleil, les discussions prennent de la profondeur en abordant la question de la mort. Il faut s'y préparer, surtout lorsque celle-ci survient à l'hôpital (26'000 personnes y sont décédées en 2012). Au travers de la visualisation ou de la méditation, on peut s'exercer à comprendre sa dissolution et l'impermanence de la nature. « Au moment où la mort arrivera, au mieux on pourra alors l'accueillir en amie et sans peur et au pire sans regrets ». Le dalaï-lama a aussi rappelé que l'euthanasie peut être acceptable lorsqu'il s'agit d'aider une personne qui n'a plus aucun espoir de vie. Mais qu'il est essentiel de contrebalancer les bénéfices sur le long et le court terme. Des questions éthiques qui doivent toujours être contextualisées.
La question des rituels a animé le débat de
plus belle en fin d'après-midi. Une invention culturelle envers laquelle le
dalaï-lama a exprimé son scepticisme. Le chef spirituel tibétain a également
décrit longuement des cas de moines bouddhistes décédés, dont le corps se
conservait pendant quelques jours sans se décomposer et a incité les chercheurs
à investiguer ce terrain neurobiologique. Des recherches qu'il a aussi
encouragé les étudiants à poursuivre dans le futur.
En conclusion, Sa Sainteté le dalaï-lama a
tenu à dire que la fin de la rencontre ne signifiait pas une conclusion et
qu'il était important que ce genre de débat mêlant sciences et spiritualité
continue. Un voeu qui devrait se réaliser à l'UNIL par l'instauration d'un
centre de recherche interdisciplinaire sur la vieillesse et la mort.
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