Sharon Salzberg est la papesse indéniable de la méditation laïque dans le monde. Près de 40 ans passés à enseigner cette méthode un peu partout sur la planète lors de stages mais aussi grâce à la webcam, une formation incontestable en Inde détachée de tout contexte culturel et cultuel dans les années 70, font de cette pionnière ancrée dans la modernité et dans le quotidien, une femme d’exception qui n’hésite pas à balayer tous les concepts que nous pouvons avoir sur ce sujet à la mode. Non, la méditation n’est pas réservée aux bouddhistes ou aux accros de yoga ! Non, elle ne se pratique pas lors d’ascèse mystico-planantes-délirantes ! Non, elle n’est pas destinée à une élite de bobos occidentaux en quête de sens ! Oui, elle est un moyen, parmi d’autres, pour être moins prisonniers de ses souffrances et des circonstances…. du moins si vous vous y entraînez avec constance, m’a-t-elle confié, lors de son passage à Paris. Son premier livre sur le sujet, publié chez Belfond « l’apprentissage de la méditation » ea figuré aux Etats-Unis, pendant plus d’un mois, parmi les best-sellers du New York Time. Les références et données scientifiques présentées par l’auteure rassurent. De même que la manière pragmatique dont elle aborde la question.
La
méditation qui était autrefois réservée à quelques personnes et sympathisants
bouddhistes notamment, est devenue très populaire. Qu’en pensez-vous ?
Penser que
la méditation va, en quelques jours ou semaines, vous rendre moins angoissés,
moins stressés et qu’elle est un moyen, un peu magique, qui peut participer à
installer durablement un état de bonheur béat et permanent, est une escroquerie
intellectuelle. Le propre des sociétés occidentales basées sur la consommation des
biens, est de proposer beaucoup trop d’outils destinés à combler, dans
l’urgence, nos manques, pour trouver le bonheur. La méditation n’est pas l’un
d’eux. Elle n’est pas un « one shot », une
méthode-kleenex pour aller vite, mieux, mais un chemin de vie exigeant, simple
et profond qui ne promet ni le bonheur, ni la sérénité, ni le paradis sur terre,
mais qui propose d’affronter ce que nous sommes, en enracinant notre expérience
dans le réel. Pas de promesse alléchante: ses résultats dépendent de vous,
de ce que vous en faites. Si vous vous y exercer avec sérieux, même deux
minutes par jours quand vous n’avez pas le temps, elle vous aidera à trouver ce
qui fait sens pour vous ; votre vérité. Cela sans générer des émotions
tourbillonnantes, mais en vous apportant la possibilité d’accepter les inévitables
remous du quotidien, en apprenant à ne plus juger vos pensées, émotions et
action. Alors, oui, vu sous cet angle, pratiquer la méditation m’a parfois rendu
parfois plus heureuse, aimante, bienveillante, tolérante. Mais je traverse toujours
de bons et de mauvais moments, des joies et des chagrins. Ce qui change, c’est
que je me laisse moins dominer par eux. Mes pensées et émotions m’entraînent
moins dans leurs divagations, qu’autrefois. Je ne cherche plus à les éviter. Je
n’ai plus peur de ce qu’elles disent de moi. J’ai appris à les regarder, à les reconnaitre pour ce
qu’elles sont, et à les lâcher. Elles n’empoissonnent plus mon esprit et mes comportements,
et je ne dépends plus, ou moins, des conditions intérieures et extérieures, des
souffrances de mon enfance. Grâce à ce processus, mon approche des êtres et des
évènements s’est profondément modifiée. Je suis devenu plus adulte.
A qui est destinée
cette méthode ?
A tous.
J’ai travaillé aussi bien avec des réservistes de l’armée, des professeurs, des
enfants, des mères de familles, des politiques, des pompiers, des malades en
phase terminale…. En presque 40 ans, j’ai enseigné la méditation à des milliers
de personnes dans le monde. La motivation de départ peut-être très variée. Je
vois tous les jours des pratiquants, y compris débutants, transformer peu à peu
leur existence en s’y exerçant.
la suite la semaine prochaine..... En attendant,
Soyez heureux, serein et faites en profiter les autres
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